Pour alerter sur la montée de l’extrême droite et sa proximité avec le pouvoir, 3 000 manifestants se sont rassemblés à Paris et 6 200 à Toulouse ce lundi 10 juin.
Alors que le premier tour des élections législatives est prévu pour le 30 juin, la mobilisation contre le Rassemblement National se renforce dans les rues de France. Ce 10 juin, des milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes pour exprimer leur opposition à l’extrême droite, qu’elles estiment être « aux portes du pouvoir ».
Sur la Place de la République à Paris, environ 3 000 personnes, selon la préfecture de police, dont de nombreux jeunes, se sont réunies à partir de 20 heures. Parmi les slogans scandés, on pouvait entendre : « La jeunesse emmerde le Front national », accompagné de gestes de défi. Dans cette foule, des drapeaux palestiniens étaient visibles aux côtés de ceux de la CGT, de l’Unef et d’autres organisations ayant appelé au rassemblement.
Des incidents mineurs ont été signalés à Paris
Un incident isolé s’est produit sur les lieux, où un manifestant est tombé de la statue surplombant la place de la République et a été pris en charge par les secours en urgence relative, selon une source policière.
Plus tard dans la soirée, alors que la foule se dispersait sur la place vers 22 heures, plusieurs milliers de manifestants ont pris la direction du siège des Écologistes, où les partis de gauche se réunissaient pour discuter d’un accord pour les législatives. Sur leur trajet, quelques panneaux électoraux ont été endommagés et quelques tags ont été laissés sur les murs, avec des messages tels que « Ni Macron, ni Bardella ». L’ambiance, jusque-là pacifique, s’est tendue peu avant minuit, lorsque les forces de l’ordre ont dispersé le cortège à l’aide de grenades de désencerclement.
Des incendies de poubelles ont été signalés à Nantes
À Nantes, Rennes et Rouen, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées respectivement, avec environ 4 400 personnes à Nantes, 4 000 à Rennes, et 800 à Rouen. À Nantes, des affrontements ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre, entraînant l’utilisation de gaz lacrymogènes. Des poubelles ont été incendiées sur le passage du cortège, mais celui-ci s’est finalement dispersé dans le calme. À Bordeaux, environ 2 800 personnes se sont réunies place de la Victoire, selon la préfecture.
À Lyon, à l’appel de mouvements de gauche et d’ultragauche, environ 2 800 manifestants ont été comptabilisés par la police. Certains ont été bloqués par un cordon policier alors qu’ils tentaient de traverser un pont pour rejoindre le Vieux Lyon, fief de l’ultradroite. Des affrontements ont éclaté et la police a utilisé des gaz lacrymogènes en réponse à des jets de projectiles. À Grenoble, environ 1 800 personnes ont manifesté, selon une source policière, tandis qu’à Montpellier, Saint-Étienne et Besançon, environ un millier de personnes ont participé aux rassemblements. À Strasbourg, environ 950 manifestants ont été dénombrés selon la police.