Hubert Goffin (1771-1821) était un mineur liégeois reconnu pour son acte héroïque lors de l’inondation du charbonnage de Beaujonc le 28 février 1812, où il sauva de nombreux ouvriers.
La mine de Beaujonc, la catastrophe minière
Le 28 février 1812, la mine de Beaujonc, près de Liège, fut le théâtre d’une des catastrophes minières les plus dévastatrices de l’époque. Une soudaine inondation, provenant d’une chute d’eau de 75 mètres, emprisonna 127 mineurs dans un espace confiné. Pendant cinq jours et cinq nuits éprouvants, ils luttèrent sans relâche pour surmonter les obstacles à leur libération. Hubert Goffin et son fils Mathieu, âgé de seulement 12 ans, refusèrent de s’échapper lors de l’inondation, préférant partager le sort de leurs camarades.
Le 4 mars 1812, grâce à leur bravoure et à leur détermination exceptionnelle, 70 ouvriers furent enfin sauvés et purent retrouver leurs familles. Goffin et son fils choisirent d’être parmi les derniers à être secourus, démontrant ainsi leur solidarité et leur résolution inébranlable.
Un héros à Liège
Hubert Goffin, célèbre pour son courage et son dévouement, fut honoré du titre de Chevalier de la Légion d’honneur et d’une pension annuelle de six cents francs. Cette reconnaissance exceptionnelle lui fut accordée par un décret signé le 12 mars 1812 par l’empereur Napoléon Bonaparte, en hommage à son acte héroïque lors de la catastrophe minière de Beaujonc le 28 février 1812. La remise de sa décoration, dans une ambiance de jubilation, eut lieu le 22 mars 1814 à l’Hôtel de ville.
Une fin tragique…
Le 8 juillet 1821, malgré son repos ce jour-là, Hubert Goffin fut sollicité par la famille Colson pour descendre dans la galerie de la houillère liégeoise du Bois de Saint-Gilles à Sclessin, où un incendie venait d’éclater. Expert reconnu, Goffin s’engagea à dégager l’obturation de la galerie que les mineurs avaient créée pour priver le feu d’oxygène. Cependant, au moment où il intervenait, une violente explosion de grisou le projeta violemment contre la voûte de la galerie, provoquant des fractures au crâne mortelles. Après deux heures d’agonie, Hubert Goffin rejoigna son fils Mathieu, décédé un an plus tôt. Il laissait derrière lui dix enfants.
Lui rendre hommage
Un siècle après les événements tragiques, la commune d’Ans a érigé un monument en l’honneur de Hubert Goffin sur la place communale. La statue, œuvre de l’artiste liégeois Oscar Berchmans (1869-1950), se trouve sur la place Nicolaï et fut inaugurée en 1912 lors d’une cérémonie marquant le centième anniversaire de la catastrophe minière. Hubert Goffin fut également célébré au théâtre, avec la pièce couronnée de Charles Hubert Millevoye intitulée “Goffin ou le héros liégeois”, proposée pour le prix de poésie de l’Académie française. Bouvet de Cressé rédigea également un poème intitulé “Éloge de Hubert et de Matthieu Goffin” en 1812.